Aucune société humaine ne peut survivre sans un minimum de convictions. Or, en ce début de millénaire, une violence nouvelle semble avoir envahi le monde. Les fanatismes se déchaînent, on terrorise et on assassine au nom de Dieu. Marqués par les massacres et les désastres du XXe siècle, nous nous méfions des adhésions rassembleuses et des utopies. Ballottés entre l'intolérance et le désenchantement, entre la crédulité et le cynisme, nous nous interrogeons sur la croyance et sur ses diverses pathologies. Cette question déborde largement le cadre du religieux et de son prétendu « retour ». Le dogmatisme et le cléricalisme menacent. Ils sont d'autant plus redoutables qu'ils se présentent comme des savoirs. En politique comme en économie, dans la science comme dans la religion, il nous faut réapprendre à distinguer la croyance aveugle de la conviction raisonnable, la pure crédulité de la détermination réfléchie.

Biographie : De la guerre du Vietnam aux révolutions iranienne ou éthiopienne, de la guerre du Kippour au conflit libanais ou aux guerres de l'ex-Yougoslavie, Jean-Claude Guillebaud a longtemps parcouru le monde comme grand reporter et correspondant de guerre pour le Sud-Ouest, Le Monde, puis Le Nouvel Observateur. Directeur littéraire aux éditions du Seuil depuis 1982, il a publié une vingtaine d'ouvrages dont cinq essais sur le désarroi du monde contemporain. Parmi eux, La Tyrannie du plaisir a reçu le prix Renaudot-essai en 1998 et Le Principe d'humanité le grand prix européen de l'essai en 2002. Derniers titres parus : Le Goût de l'avenir (2003), La Force de conviction (2005), prix humanisme de la Franc-maçonnerie française, et Comment je suis redevenu chrétien (2007).

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